Résumé :
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Si nul n’ignore que la détection précoce d’un événement de santé limite son risque d’aggravation et de propagation, on oublie parfois qu’il n’est pas tout de s’appuyer sur un dispositif de surveillance, il faut aussi prévoir les conséquences de sa mise en œuvre. Car rappelons-le : la surveillance n’est que le préalable de l’action. Mesurer la température ne la fait pas baisser. Aussi, le risque premier de tout dispositif de surveillance mal utilisé – ou de mauvaise qualité – est de produire un sentiment de fausse sécurité. Ensuite, lorsque l’événement sanitaire que l’on voulait justement prévenir – ou plutôt contenir – se produit puis s’aggrave puisqu’il n’a pas donné lieu à une décision de santé publique, on assiste à une défiance vis-à-vis de ceux-là mêmes qui étaient chargés de la surveillance et de la protection sanitaire de la population. Cette défiance secondaire à l’impéritie d’un système de surveillance est un poison car elle ouvre la porte à la suspicion vis-à-vis de toutes les mesures de prévention et de santé publique.
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