Résumé :
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L’autonomie semble aujourd’hui érigée comme un idéal performant à atteindre, une forme de liberté suprême, garante sinon de bonheur, de la joie de ne dépendre de personne. Dans les politiques sociales, l’autonomie a pareillement été comme une révolution pour changer les règles, cesser de voir de haut celui qui d’en bas demandait de l’aide. Elle s’est donné comme objectifs sous-jacents de faire «avec» plutôt que «pour», d’apprendre, d’expliquer, d’accompagner, de solliciter l’avis, de solliciter la participation, de susciter la motivation, l’adhésion... Cette vision de l’autonomie où la personne est acteur, sujet, et l’intervenant, relais, facilitateur, accompagnateur, est toujours présente et prégnante dans tous les secteurs du social. Mais, aujourd’hui, la crise installant une pénurie des moyens réclamant sans cesse des économies, des restrictions, amène des politiques sociales d’un autre ton, surtout quand y est liée une allocation. L’autonomie rime désormais aussi, et non sans paradoxes, avec activation, responsabilisation, contractualisation. Ce dossier propose une réflexion sur l’émergence de l’autonomie et sur l’importance qu’elle revêt aujourd’hui, notamment les responsabilités et les exigences individuelles qui y associées. Il met en lumière les différentes manières d’appréhender l’autonomie que ce soit dans le cadre de l’éducation à la santé, du handicap, de la protection de la jeunesse, de la protection des majeurs incapables, de l’accompagnement social au logement, ou bien encore, dans le cadre de la santé mentale ou de l'habitat groupé pour personnes âgées.
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