Résumé :
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[BDSP. Notice produite par InVS nAHR0x8J. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : le coût des violences au sein du couple et de leurs conséquences sur les enfants (VSCE) a été calculé pour l'année 2012 en France. Comme dans d'autres études, ce type de calcul contribue depuis quelque vingt ans à faire des violences interpersonnelles une question de santé publique. Nous en discutons la méthode, les résultats et l'apport possible à des politiques sanitaires. Matériel-méthodes : l'étude s'appuie sur 1) des données administratives ; 2) des enquêtes en population générale (prévalence et incidence des phénomènes, étayage des causalités entre violences subies et santé) ; 3) des études spécifiques (données en population générale ou à vocation clinique) ; 4) des compléments qualitatifs recueillis auprès d'experts pour les données les plus lacunaires. Pour la valorisation monétaire des VSCE, c'est la "valeur de la vie statistique" qui est utilisée, selon l'estimation réalisée en France en 2013. Résultats : le coût total des VSCE est estimé à 3,6 milliards d'euros en 2012, dont 21,5% de coûts directs (médicaux ou non), 66,8% de coûts indirects et 11,7% de coûts pesant sur les enfants. Tant pour les dépenses imputables aux VSCE (coût d'opportunité) que pour les manques à gagner qu'elles engendrent, leurs coûts sont massivement déterminés par la victimation des femmes dans le couple. Discussion : l'augmentation du coût des VSCE depuis la première étude française s'explique par la possibilité de nouveaux chiffrages et ouvre des discussions sur certaines hypothèses émises, dans chacune des études menées, sur des postes spécifiques de coût. Elle s'explique surtout par un accroissement du consentement à payer : renchérie, la "valeur de la vie statistique" vient alourdir le volume et la part des coûts indirects. Des données quantitatives manquent, particulièrement pour les enfants. Des données qualitatives nouvelles permettraient aussi de mieux interpréter la rare et statistiquement atypique victimation des hommes. Conclusion : le calcul du coût confirme le fardeau considérable des VSCE dans une logique "burden of disease". Les données restent à compléter et l'opérationnalisation de l'instrument "coût" dans les politiques sanitaires demeure encore inachevée.
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