Résumé :
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Le primat du «tout inclusif» semble peu à peu investir tous les pans de la société civile française reléguant à l’arrière-plan les logiques d’insertion et d’intégration jugées trop stigmatisantes et centrées sur l’individu porteur de différence(s). Pour autant, l’inclusion ne se décrète pas, car elle interroge la question du «vivre ensemble» dans le respect de la diversité et interpelle notre société sur sa capacité à lever les obstacles environnementaux et à «bouger les lignes» au niveau des représentations mentales et des normes en vigueur dans toutes les situations de la vie courante.
Pris dans le contexte des politiques sociales, le concept d’inclusion soulève un certain nombre de questionnements : Nouveau leitmotiv? Tentative d’instrumentalisation de l’action sociale sous fond d’idéologie libérale et de rationalisation budgétaire? Ou à contrario, véritable révolution copernicienne vers une société inclusive? Quoiqu’il en soit, la pensée inclusive érigée parfois en une forme de dogme, vient percuter de plein fouet les logiques traditionnelles de fonctionnement des organisations sociales et médico-sociales sommées d’innover afin de garantir la fluidité des parcours de vie des usagers tout en faisant preuve «d'une porosité accrue avec la société».
Après avoir opéré une analyse critique des principaux enjeux sous-tendus par l’idéologie inclusive, ce numéro des Cahiers de l’ACTIF se propose de rendre compte de la manière dont les organisations médico-sociales se sont déjà mises en ordre de marche pour intégrer cette «nouvelle donne» dans tous les domaines de la vie : éducation, apprentissage, emploi, vie sociale et culturelle, logement, santé…
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