Résumé :
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[BDSP. Notice produite par AED-BDSP HR0xnCB9. Diffusion soumise à autorisation]. Infirmière en bloc opératoire depuis huit ans dont sept en chirurgie générale complétées par une expérience de six mois en ophtalmologie et un passage de quelques semaines dans un service d'0.R.L. pédiatrie, nous avons dans l'exercice de nos fonctions ressenti une insatisfaction dont nous nous sommes proposé d'analyser les causes. Cette réflexion nous a permis d'entrevoir une grande absente dans ce métier pas "tout à fait comme les autres" : la dimension relationnelle avec la personne soignée. Que connaît en effet la panseuse du futur opéré ? Rien en dehors des renseignements purement techniques recueillis dans le dossier médical ou auprès des chirurgiens. De l'individu lui-même, de ses appréhensions, de ses désirs, de ses besoins, il n'en guère question pour elle. Tout au plus consentant à un léger effort pourra-t-elle percevoir avant qu'il ne soit endormi l'angoisse du malade manifestée par une attitude crispée ou exprimée par ces quelques mots "J'ai peur" "Que va-t-on me faire ?" "Combien de temps cela va-t-il durer ?" "J'ai envie de pleurer". Doit-on en déduire que dans l'organisation hospitalière actuelle, le malade continue d'être assimilé à ce que dans une entreprise industrielle ou commerciale on appelle un produit ? Et pourtant ici ce produit traité par "l'usine à soins" ne prend-il pas un visage humain ? Chacun sait que l'hospitalisation constitue un moment dramatique dans la vie de l'homme, drame qui se joue sur plusieurs tableaux notamment sur les plans familial, amical, professionnel et qui se résume à une solitude inquiétante. C'est à cet instant que le milieu hospitalier peut être déprimant et décourageant. Si l'humanisation de l'hôpital ne peut se concevoir bien sûr sans un environnement matériel correct, il faut cependant que tous les agents de cette institution soient bien conscients qu'ils ne travaillent pas sur de la matière mais sur des individus responsables. Un cadre matériel brillant ne doit pas cacher une pauvreté spirituelle dans l'accueil et le traitement de la personne humaine qu'est le malade non seulement constitué d'un corps mais aussi d'un esprit. Partageant cette conviction que l'hôpital a pour vocation d'aider l'individu à recouvrer au plus vite sa santé et par là même son indépendance et non de le considérer uniquement comme un cas, un simple support physique contraint de s'incliner devant la technique, nous nous sommes interrogées dans cette perspective plus humaniste sur les mesures à adopter pour mieux aider le futur opéré diminué par la maladie ou l'accident qui l'a frappé à se préparer psychologiquement à vivre les heures d'attente précédant son intervention en particulier la période juxta-opératoire. (Introd.).
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