Résumé :
|
A peine la dérisoire menace de la grippe H1N1 écartée, après bien d'autres, que voici la fièvre d'Ebola pour nous redonner des frayeurs. Les morts libériens, guinéens et sierra-léonais notamment, annoncent une nouvelle peste. Or des laboratoires pharmaceutiques fabriquent, in extremis, un vaccin à distribuer généreusement jusqu'en Afrique, pour le moins, avec le blanc-seing de nos autorités. Gouvernement et industriels nous présenteront la note. Tel est aujourd'hui le schéma de plusieurs crises sanitaires : experts et médias agitent le spectre d'un désastre : la crise survient, avec ou sans malades. Les responsables politiques homologuent cette fable et achètent avec largesse le médicament miraculeux. Ce n'est hélas pas l'unique scénario de ces crises : le scandale du sang contaminé, notamment, a ébranlé tout notre édifice de santé. Ainsi, le même vocable de crise sanitaire recouvre-t-il aussi bien de minables arrangements que d'affreuses tragédies. Cependant, toutes ont deux constantes : incompétence et compromissions. Enfin, la crise sanitaire n'a-t-elle pas une utilité plus fondamentale que l'intérêt de quelques aigrefins? Ne sert-elle pas de soupape à un système à bout de souffle et auquel personne, néanmoins, ne veut renoncer? (4ème de couv.)
|