Résumé :
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L’autonomie se construit à partir d’un mouvement, individuel ou collectif, vers l’émancipation : viser l’autonomie, c’est se donner le choix de liens constructifs avec les autres, mais aussi de rompre ces liens lorsqu’ils deviennent aliénants. Dans la santé, l’autonomie des personnes est toute relative. Affirmée par la loi, elle est souvent compromise par les pratiques et les systèmes qui contraignent les individus et les groupes. Il existe des inégalités d’accès à l’autonomie. Dévoyée par l’évolution comptable des systèmes de soin, l’appellation d’« autonomie » est souvent un prétexte pour abandonner les patients et les rendre responsables de ce qui relève en réalité des manquements ou des dérives décisionnelles. Or, c’est dans le lien que se situe le fait de soigner. Prendre soin de l’autre suppose, pour les soignants, de préserver ou restaurer son autonomie en l’accompagnant dans le respect de son libre arbitre. Réfléchir les conditions d’une autonomie individuelle et collective peut alors devenir source d’une véritable solidarité.
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