Résumé :
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[BDSP. Notice produite par CREAIORSLR ln9tR0x9. Diffusion soumise à autorisation]. En Afrique sub-saharienne, la tuberculose reste endémique en dépit des réformes des systèmes de santé et de l'organisation de la lutte antituberculeuse entreprises ces dernières décennies. Nous avons procédé à une étude rétrospective de la lutte antituberculeuse au Cameroun dans la période 1980-2009. Les données ont été collectées à partir des documents et des rapports d'activités sur le contrôle de la tuberculose, et d'entretiens avec des responsables du programme national de lutte contre la tuberculose. L'histoire de la lutte antituberculeuse au Cameroun dans la période 1980-2009 peut se décliner en trois grandes périodes. La première va de 1980 à 1994 et correspond à la mise en oeuvre de la politique'des soins de santé primaires'Les soins antituberculeux étaient gratuits, mais centralisés au niveau de services spécialisés. La détection des nouveaux cas a augmenté de façon progressive mais modeste. Dans la deuxième période de 1995 à 2000, la politique de'réorientation des soins de santé primaires'a introduit le recouvrement des coûts et a décentralisé la prise en charge de la tuberculose à toutes les formations sanitaires. En revanche, le programme national de lutte contre la tuberculose, créé en 1996, a désigné les formations sanitaires - centres de diagnostic et de traitement - autorisées à offrir les soins antituberculeux. Dans la troisième période, de 2001 à 2009, d'importants appuis venant des initiatives globales de santé ont permis d'augmenter le nombre de centres de diagnostic et de traitement (216 centres en 2009) et d'améliorer significativement la détection de nouveaux cas, qui a malheureusement stagné après 2006. Les indicateurs de prise en charge de la tuberculose au Cameroun n'ont jamais été optimaux entre 1980 et 2009 malgré leur évolution globalement positive. La stratégie des centres de diagnostic et de traitement, nichés essentiellement dans les hôpitaux, semble avoir atteint ses limites intrinsèques. Une meilleure performance de la lutte antituberculeuse nécessitera une décentralisation de la prise en charge vers les centres de santé. Cette décentralisation minutieuse améliorerait l'accès des patients tuberculeux aux soins et une meilleure utilisation de l'expertise technique de l'hôpital pour la prise en charge de la tuberculose. (R.A.).
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