Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC 9rR0xoqF. Diffusion soumise à autorisation]. De l'éprouvé du sentiment d'insécurité du nourrisson à celui d'une population, il semble exister, à première vue, un écart considérable. Néanmoins, il semblerait que le sentiment d'insécurité partagé par les individus soit lié à l'acquisition singulière d'un sentiment de sécurité construit au fil du temps, du berceau à l'âge adulte. Didier Robin, dans son ouvrage "Violence de l'Insécurité" met au goût du jour les aspects psychopathologiques de la construction du sentiment de sécurité dans son interdépendance avec le tissu familial et social. Ces aspects révèlent l'importance du lien humain dans l'appréhension des dangers extérieurs. En effet, que ce soit par le regard, la voix ou la psyché, l'individu est porté avant tout par sa figure d'attachement qui permet l'élaboration de sa subjectivité. L'intégration de ce socle de sécurité servira de tremplin aux innombrables intériorisations, de qualités variables, qui donnent à chacun un rapport au monde différent. Néanmoins, afin de soulager un sentiment d'insécurité, nos sociétés multiplient les dispositifs techniques de sûreté. Ceux-ci révèlent un paradoxe manifeste : si ces dispositifs ne permettent pas toujours de soulager un sentiment d'insécurité, il arrive parfois qu'ils contribuent même à le favoriser. Ces réflexions nous paraissent intéressantes en ce qui concerne le sentiment d'insécurité, inévitable, présent dans les services de soin et ce du côté des malades comme du côté soignant. En effet, il nous semble pertinent de remettre au devant de la scène l'importance de la relation soignante, parfois délaissée faute de moyen et noyée face aux exigences administratives et techniques.
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