Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par InVS HER0x9GA. Diffusion soumise à autorisation]. Bien que les Amériques aient été, jusqu'en novembre 2013, indemnes de chikungunya, le risque d'émergence de cette arbovirose était considéré comme grandissant dans les départements et collectivités français d'Amérique (DFA), en raison de la présence d'un vecteur compétent et des échanges internationaux croissants avec des zones d'endémicité. Mi-novembre 2013, des cas groupés de syndromes fébriles avec arthralgies étaient signalés à Saint-Martin. Les investigations menées ont confirmé la circulation autochtone du chikungunya, entraînant l'activation, dans les DFA, du Programme de surveillance, d'alerte et de gestion de l'émergence (Psage) du chikungunya. Ce programme intègre des actions de surveillance et de gestion, graduées selon le niveau de risque épidémique. La surveillance épidémiologique est basée sur les sources principales de données que sont la médecine ambulatoire, les laboratoires de biologie médicale et les hôpitaux. Des données sont aussi collectées lors d'enquêtes entomo-épidémiologiques. Selon le niveau, différents indicateurs spatio-temporels relatifs aux confirmations biologiques, aux consultations médicales de ville, aux passages aux urgences hospitalières, aux cas hospitalisés et à leur sévérité sont suivis. Fin avril 2014, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Martinique et la Guadeloupe étaient ou ont été en phase d'épidémie tandis que la Guyane demeurait en phase de circulation virale modérée, limitée à l'émergence successive de foyers. En raison de la décrue du nombre de cas observés, Saint-Martin a été replacé en phase de circulation virale modérée à la fin d'avril 2014. Le nombre de cas cliniquement évocateurs vus en médecine de ville et leur incidence à Saint-Martin, Saint-Barthélemy, en Martinique et en Guadeloupe étaient respectivement estimés à 3 160, soit 85 pour mille, 470, soit 52 pour mille, 19 650, soit 49 pour mille, et 7 820, soit 19 pour mille habitants. Au total, 418 cas avaient été hospitalisés ; les caractéristiques de 229 d'entre eux avaient été étudiées et 13% s'avéraient sévères. Six décès, dont 4 classés indirectement liés au chikungunya et 2 en cours de classement, étaient rapportés. Grâce à l'expérience acquise à La Réunion et lors des épidémies de dengue aux Antilles et en Guyane, les DFA mettent actuellement en oeuvre une démarche intégrée, qui fédère les acteurs de la surveillance et de la réponse face à cette émergence brutale du chikungunya. (R.A.).
|