Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0xo8Em9. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs. Dans un contexte d'incertitudes, lorsque l'on cherche à déterminer un risque sanitaire lié à une exposition des populations à une substance chimique, le recours à l'évaluation des risques sanitaires s'avère souvent nécessaire. Cette démarche nécessite d'organiser les connaissances disponibles concernant les dangers (effets néfastes) liés à l'exposition, les repères toxicologiques disponibles pour ces effets néfastes et en parallèle de déterminer les niveaux d'exposition des populations cibles (adultes et enfants). Les données sont alors confrontées pour définir au final, pour cette population, les mesures qu'il est nécessaire de prendre d'un point de vue de santé publique. Au coeur de cette démarche, le choix des valeurs toxicologiques de références (VTR) à utiliser en fonction du contexte a tout son poids. Ces dernières sont élaborées par différents organismes (US EPA, ATSDR, Santé Canada, OMS, RIVM, EFSA, Anses.) pour des durées d'exposition spécifiques (aiguë, subchronique, chronique) et pour deux types d'effets (les effets toxiques dits à seuil et les effets toxiques dits sans seuil). Si la volonté de chacun des organismes est de tenir compte au mieux de la variabilité des sensibilités de la population humaine pour définir la valeur de la VTR la plus appropriée pour protéger le plus grand nombre, il n'est pas possible de garantir la prise en compte des personnes dites hypersensibles par exemple. En dehors du cas des personnes hypersensibles, certains s'interrogent sur l'applicabilité des VTR à des populations spécifiques, c'est le cas de la population des enfants car, bien que le plus souvent des facteurs d'incertitudes de passage inter-espèces puis intra-espèces soient pris en compte (pour les substances à seuil d'effet), il n'en reste pas moins que la plupart des études toxicologiques utilisées statuent sur un effet toxique chez l'animal adulte. Méthode. A travers la revue bibliographique menée et le recensement des différents documents élaborés par les agences diffusant des VTR, les points de vue concernant l'applicabilité des VTR aux enfants, de chacune des agences sont exposés. Résultats. Concernant les VTR à seuil, les points de vue sont partagés entre les agences (US EPA, Santé Canada et ATSDR) qui estiment que les VTR sont protectrices pour la population générale y compris les enfants et celles (Danish EPA, KEMI, RIVM, OEHHA, JECFA, FAO-OMS, ECHA) qui considèrent que les VTR ne protègent pas les enfants. Ces derniers proposent soit d'ajouter des facteurs de sécurité supplémentaire (Danish EPA, KEMI, RIVM), soit de construire une VTR spécifique (OEHHA, ECHA) ou alors préconisent l'application de la VTR à partir uniquement d'un certain âge (JECFA, FAO/OMS). Concernant les VTR sans seuil, trois agences se sont positionnées. Deux d'entre-elles (UBA et US EPA) préconisent l'utilisation d'un facteur d'incertitude supplémentaire pour les substances cancérigènes mutagènes en fonction de l'âge des enfants. Ce facteur s'utilisant dans la partie exposition (l'exposition de l'enfant est multipliée par le facteur proposé pour la classe d'âge en question). L'OEHHA de son côté préconise l'utilisation de ces facteurs quel que soit le mécanisme d'action cancérigène : mutagène ou non. Conclusion. Sur le sujet de l'applicabilité des VTR aux enfants, il n'y a pas de consensus international. En France, l'ANSES considère pour le moment que les VTR protègent l'ensemble de la population.
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