Résumé :
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Si, en France, le rôle des facteurs socio-culturels a été souligné au cours de la mise sur agenda du problème de l'obésité et du surpoids, les dispositifs déployés ont surtout visé à responsabiliser les individus. Cette politique est en cela représentative des transformations que connaissent les pays occidentaux, où l'on observe le déploiement de dispositifs qui visent à résoudre des problèmes publics par le gouvernement des conduites des individus, pensés comme des consommateurs. Le cas de l'obésité permet de souligner trois caractéristiques de ce mode de gouvernement. 1) Il tend à s'appuyer sur des disciplines qui lui offrent une légitimation théorique et des instruments "politiquement praticables". 2) Il n'est pas le seul fait de l’État mais repose sur une nébuleuse d'acteurs (municipalités, associations, industriels, chercheurs...). 3) Il s'appuie volontiers, comme l'a suggéré Foucault, sur les dynamiques autonomes qui animent les entités individuelles ou collectives pour mieux les gouverner. (intr.)
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