Résumé :
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L'auteur, Psychiatre, invite l’ensemble de sa profession à réagir à l’image que les médias choisissent régulièrement de véhiculer sur l’exercice de la psychiatrie. Dans l’affaire Moitoiret il ne paraît faire aucun doute que le crime prend sa source dans une symptomatologie délirante ancienne et connue. Sans entrer dans une polémique qui dessert la profession entre abolitionnistes et altérationnistes, comment peut-on expliquer et admettre qu’à deux reprises des magistrats professionnels et un jury populaire aient estimé que la place d’un homme à ce point malade était en prison et non dans un service de soins ? N’est-ce pas nier la capacité de la profession psychiatrique à prendre en charge les patients, à les soigner, à les améliorer et au final lorsque leur pathologie peut conduire à des actes violents, à en limiter la probabilité voire à permettre de les contrôler ? N’est-ce pas refuser à ce type de patient les mêmes droits que tout autre à bénéficier de soins ?
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