Résumé :
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Environ 7 % de la population française répondent aux critères de définition d'un "aidant principal", c'est-à-dire qui consacre une part importante de son temps personnel à aider un proche rendu dépendant par la maladie, le handicap ou le grand âge ; deux millions de personnes sont "aidant principal" selon l'Union nationale des associations familiales (Unaf). Par ailleurs, si pour une personne âgée sur cinq vivant à domicile, l'aide est uniquement formelle, c'est-à-dire émanant de professionnels exclusivement rémunérés à cet effet, pour les quatre autres, l'aide est le fait de proches parents ou consiste en un mélange des deux formules. Cela explique la diversité de la terminologie pour décrire cette nouvelle catégorie d'acteur social : tiers digne de confiance, aidant familial, aidant naturel, accompagnant, aidant informel, expression retenue par le Conseil de l'Europe. C'est ce dernier terme qui a été retenu dans ce numéro. Les aidants dont il est question sont informels parce qu'ils épousent des formes dans des espaces privés, dans des contextes relationnels singuliers qui échappent pour une grande part à la visibilité de ces autres aidants que sont les professionnels du soin et de l'accompagnement social. Ce thème appelle un nombre considérable d'interrogations : le vieillissement de la population, la crise du système de protection sociale, la difficulté à traiter politiquement de la question de la dépendance au-delà de plans (Alzheimer, cancer...), la pression sociale visant la reconnaissance de l'aide informelle, la demande de formation et de professionnalisation constituent des éléments auxquels ce numéro tente d'apporter des réponses.
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