Résumé :
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L'impossibilité d'avoir accès à toute prévision est patente dans la façon d'être des enfants autistes que les auteurs accompagnent. Tout se passe comme si aucun vécu ne pouvait faire retour, comme si rien ne pouvait être anticipé. À l'instar de son ombre, l'enfant autiste semble s'agripper à son environnement, s'y coller sensoriellement au plus près, abrasant de la sorte tout recul, qu'il soit spatial ou temporel. Dans une perspective thérapeutique, les auteurs ont engagé pour la première fois, dans le cadre de l'autisme, l'ombre du corps propre en tant que médiation. En effet, bien qu'elle soit une image bidimensionnelle du corps, l'ombre désigne également le relief du monde sur lequel elle se projette. En cela, elle leur a paru offrir des perspectives de dégagement et constituer un entre-deux apte à ouvrir à l'intégration d'un premier écart, condition de l'accès à la prévision. Par l'entremise d'une étude de cas, ils rendent compte ici de cette expérience princeps. (RA)
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