Résumé :
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Avec l'avancée rapide des techniques dans le domaine du diagnostic prénatal et de la réanimation néonatale au cours des trois dernières décennies, la médecine périnatale en est venue à participer activement, même si ce n'est pas sa mission première, au traitement social du handicap. Cette activité s'est élaborée totalement en marge des nouvelles conceptions du handicap qui, sous l'impulsion des mouvements de personnes handicapées et des disability studies, ont fait l'objet durant la même période, d'un large débat international concrétisé par un travail de classification et de nouvelles législations et recommandations. Cette situation d'étanchéité entre deux champs d'intervention du handicap : la médecine périnatale, d'un côté, les politiques publiques et l'action sociale de l'autre, conduit à un ancrage des pratiques dans des conceptions du handicap radicalement différentes. L'auteur dresse un état des lieux de l'encadrement et des pratiques du diagnostic prénatal en France, puis tente d'analyser les raisons de la difficile conciliation entre ces deux champs d'intervention en revenant sur les modalités sociohistoriques de leur construction. Deux pistes sont évoquées : la délégation par l'État à des acteurs différents dans les deux champs et l'élargissement de l'"avortement thérapeutique" aux indications fotales entériné dans l'enclave de l'institution médicale. (RA)
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