Résumé :
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La période de l'adolescence chez la personne handicapée est peu reconnue. Pour preuve, le cadre légal qui fait basculer le sujet du statut d'enfant handicapé à celui d'adulte handicapé. Cette période n'en est pas moins existante et vient réactiver le traumatisme psychique et familial conséquent à l'accident. Comme dans toute adolescence, un remaniement psychique et identitaire est à l'oeuvre. Ce mouvement adolescent est néanmoins difficile à identifier car les symptômes exprimés sont souvent associés aux conséquences du traumatisme crânien (désinhibition, colère, contestation, repli, etc.). Cette phase créatrice qui permet de se positionner à un niveau personnel, familial et social est très difficilement admise, d'autant plus en institution, ce cadre de vie collectif ne pouvant pas toujours accepter l'expérimentation nécessaire et indispensable à tout mouvement adolescent. La transgression ne peut alors se faire que dans l'opposition aux règles de l'établissement, qui peut amener à un sentiment d'exclusion venant faire écho au trauma. Cette problématique conduit ainsi les patients à interroger et remanier les places et les rôles de chacun au sein du système familial. Ce mouvement s'inscrit dans une dynamique de construction identitaire et de tentative de résolution des dysfonctionnements familiaux. (RA)
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