Résumé :
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L'obligation d'accommodement envisagée par le droit international est bien présente dans le droit canadien. Sa formulation, surtout jurisprudentielle, lui confère une dimension individuelle particulièrement intense, en droit du travail, s'agissant de protéger et de promouvoir le droit à l'égalité pour les personnes handicapées. L'"accommodement", ou l'"aménagement" raisonnable consiste en des "ajustements nécessaires et appropriés n'imposant pas de charge disproportionnée ou indue apportés en fonction des besoins dans une situation donnée, pour assurer la jouissance ou l'exercice sur la base de l'égalité avec les autres, de tous les droits de l'homme. La diversité humaine du milieu de travail est manifestement et distinctement subordonnée à une pratique en ce sens. En d'autres termes, "si on voulait caractériser la notion d'accommodement, il faudrait dire : l'égalité dans la différence". C'est ainsi que l'obligation d'accommodement raisonnable est appelée à jouer son rôle de vecteur du droit au travail pour les personnes handicapées, à travers la "prohibition de la discrimination en matière d'emploi" : elle doit alors non seulement, à l'égard de ces personnes, rendre possible l'égalité dans le milieu du travail, mais également promouvoir celle-ci. Les auteurs de cet article s'interrogent donc sur la place que le droit positif international et canadien réserve à cette obligation d'accommodement en milieu de travail, plus spécifiquement à l'endroit des personnes handicapées.
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