Résumé :
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Cet article tente de faire le point sur les enjeux de la scolarisation des élèves sourds ou malentendants à l'école maternelle. Il souligne la nécessité pour l'élève sourd de disposer précocement d'une langue véhiculaire des apprentissages, qu'elle soit vocale ou gestuelle. L'acquisition de la langue des signes française apparaît ici comme un vecteur d'intégration sociale, par le fait qu'elle permet l'accès à des connaissances et à des valeurs socioculturelles partagées par tous. L'élève sourd devient alors citoyen à part entière, capable de comprendre, réfléchir et décider par lui-même. En outre, la LSF constitue un objet d'apprentissage linguistique et culturel commun qui place l'élève sourd dans une position d'échange équitable et modifie positivement le regard porté sur lui. L'article insiste également sur l'importance de la découverte et l'expérimentation du monde sonore en relation avec le quotidien, l'univers musical ou la parole vocale, dans un cadre sécurisant et adapté. Il appelle de ses voeux des pratiques pédagogiques différenciées, à partir d'expériences positives et plaisantes n'allant jamais au-delà des possibilités psycho-physiologiques de l'élève sourd. L'articulation entre les actions pédagogiques et rééducatives, parfois encore confondues, ne sera effective que lorsque les champs d'intervention des enseignants et des orthophonistes se trouveraient, discutés, clarifiés et assumés pleinement.(RA)
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