Résumé :
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En rapportant l'autisme à la seule relation de la mère à l'enfant, une certaine psychanalyse a entraîné une culpabilisation des parents qui a pesé lourd sur la manière dont les soignants abordent les familles. Longtemps considérés comme uniquement en souffrance, voire pathogènes, les parents sont finalement passés de la disqualification à la reconnaissance de leurs savoirs et de leur compétence. La situation a donc changé, y compris dans les textes officiels, mais c'est encore très récent. A partir de récits de vie, l'auteur fait entendre la parole de parents d'enfants autistes. Ils ont fait le choix d'une scolarisation en milieu ordinaire et leurs discours font clairement émerger l'existence de compétences parentales cliniques, éducatives et pédagogiques, pour accompagner des enfants aux fonctionnements très différents. Avec la loi du 11 février 2005, la priorité est donnée à l'avis des parents, les professionnels ne peuvent plus décider seuls de ce qui est bon pour l'enfant. Le rôle des professionnels est de se mettre réellement au service des parents et des enfants en jouant un rôle de "suppléance familiale" et non plus celui de substitution. L'auteur plaide pour une co-production des savoirs et des compétences par les parents, les professionnels, voire les personnes autistes elles-mêmes.
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