Résumé :
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L'infanticide est une pratique ancienne traduisant la rencontre d'un désir (je ne veux pas de cet enfant) et d'un pouvoir individuel. Il suscite toujours une vive émotion. Mais, la vraie question est celle de la rencontre d'un désir individuel et d'un autre pouvoir - médical en particulier. En ce sens, l'euthanasie néonatale peut être une conséquence de l'instrumentalisation de la médecine par le désir parental. Le "Je ne veux pas de cet enfant" aboutit à une réification de l'enfant, un transfert de pouvoir entre les parents et le corps médical et une stigmatisation du handicap annoncé. Ce désir parental s'exprime déjà avec force de loi dans les décisions anténatales, avec la recherche de "normalité" comme vecteur. L'influence de notre société "handiphobe" laisse transparaître une vision émotionnelle du handicap, plutôt que fonctionnelle. De plus, notre démocratie qui inclut une solidarité envers les plus vulnérables, devrait le faire aussi pour les nouveau-nés porteurs de lésions cérébrales. Le moment n'est-il pas venu de mettre en place des soins palliatifs en néonatologie ? (RA)
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