Résumé :
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La grossesse est une étape importante dans les processus de structuration de l'identité de la femme et des représentations qu'elle se construit de son enfant. Au cours de ces processus complexes, un évènement tel qu'une suspicion portant sur l'intégrité physique et mentale de son futur enfant vient mettre un grain de sable au coeur de cette mécanique en mouvement. L'objectif de cette étude est d'analyser les différentes dimensions en jeu lors de l'apparition d'anomalies échographiques isolées en suivant deux groupes de femmes : un groupe pour lequel la grossesse est "surveillée" suite à une échographie suspecte et un groupe témoin, au cours du dernier trimestre de grossesse, à l'accouchement et au deux mois de l'enfant à l'aide de deux entretiens semi-structurés, ainsi qu'une échelle d'anxiété et de stress. Après la sidération de l'annonce et de l'attente des résultats rassurants, la dynamique psychique est détournée de ses objectifs premiers, déstabilisée et cette "déviation", insensible de prime abord, s'amplifie avec le temps. A la naissance, la rencontre se fait mal. La mère n'est plus dans la dynamique de la préoccupation maternelle primaire et n'est plus à même d'aider son enfant à entrer en communication avec elle et les autres avec les conséquences connues sur le développement de l'enfant. Pourtant il apparaît qu'une prise en charge préventive dès la grossesse pourrait aider à éviter cette "déviation" du mécanisme psychique maternel. (RA)
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