Résumé :
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Dans ce texte, les auteurs soumettent à examen la conception de l'autisme avancée par Laurent MOTTRON dans son ouvrage "L'autisme : une autre intelligence" (2004). Le texte comprend quatre parties. Dans la première partie, le cadre paradigmatique de l'auteur est présenté en matière de troubles envahissants et l'emphase mise sur une catégorie qu'il tient pour majoritaire bien que négligée dans la littérature scientifique et dans les réseaux de services : les troubles envahissants du développement sans déficience intellectuelle (TEDSDI). Il assimile ce groupe à un nouvel autisme dominant. La deuxième partie montre que souscrire à l'idée de l'autisme comme une autre forme d'intelligence ne permet pas une conceptualisation adéquate des capacités ni des déficits des personnes concernées. La troisième partie, aborde le problème du traitement de l'autisme. À l'encontre des propos de MOTTRON, les auteurs de l'article défendent la pertinence de traiter l'autisme, notamment par I'intervention comportementale intensive (lCI) et l'analyse appliquée du comportement et jugent la position de MOTTRON anachronique. D'autre part, la prépondérance et quasi-exclusivité qu'il accorde à TEACCH comme réponse socio-psychopédagogique apparaît injustifiée. La quatrième partie constitue une critique de l'analyse des émotions chez les personnes autistes que fait l'auteur à partir d'écrits autobiographiques, un retour vers l'introspection comme méthode de recherche. En conclusion, les auteurs déplorent le ton général du propos, trop dialectique, notamment dans sa dichotomisation entre autistes et non autistes. Le militantisme de MOTTRON pour les "autistes" sans déficience intellectuelle déçoit, de même que le débordement idéologique de sa théorie en faveur de la reconnaissance d'une culture autistique. (RA)
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