Résumé :
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Deux approches ont marqué l'évaluation du RMI depuis sa création en 1988. La première, pluraliste dans ses objectifs et ses méthodes, s'étend des premiers travaux de la Commission nationale d'évaluation jusqu'aux années 1995. Elle appréhende les multiples facettes du problème de la pauvreté en mobilisant toute une panoplie de critères d'appréciation du dispositif. En dépit de ses apports réels concernant la connaissance des phénomènes de pauvreté, cette approche multidimensionnelle et globalisante n'a eu que peu d'incidences sur l'évolution même du RMI. La seconde conception qui se développe à partir du milieu des années 1990, est étroitement liée aux préoccupations financières engendrées par l'augmentation importante du nombre de bénéficiaires. Elle privilégie des indicateurs simples d'efficacité et des méthodes issues de l'économétrie et se montre plus sélective et plus restrictive dans ses investigaions. Ses préconisations opérationnelles en termes d'action publique vont ainsi contribuer à modifier le dispositif initial, en esquivant la question première, centrale, de la pluralité de ses fonctions. Les controverses autour des effets désincitatifs qui l'accompagnent vont contribuer à façonner les représentations et les modes de qualification du "pauvre" qui ont cours aujourd'hui. (RA)
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