Résumé :
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La psychiatrie est actuellement en butte à un mouvement critique qui affirme non seulement son "effondrement", mais aussi sa "fin" et même sa "mort". Après un rappel des faits, une analyse de ses composants et de sa structure aborde ce problème. L'ensemble des champs constituant la psychiatrie, ses liens internes et externes, sa cohérence générale sont d'abord évoqués. L'analyse de ses divers composants montre que la nature des troubles mentaux ne se réduit pas à la seule souffrance psychique ; il faut aussi considérer le rôle des facteurs biologiques, des représentations et du milieu, ainsi que celui des outils de pensée, des institutions et des traitements qui ont évolué au cours du temps. La psychiatrie est ensuite considérée comme une structure évolutive à mémoire à partir de ses racines, de son évolution conceptuelle et des crises qu'elle a surmontées. Ainsi, est-il possible de montrer les limites des assertions actuelles et d'écarter le rôle exclusif des neurosciences ou de la sociologie. Les formes actuelles de la psychiatrie sont certes critiquables, mais cela n'implique nullement la disparition de cette discipline dont la spécificité demeure non seulement du fait de ses objets d'étude, mais aussi et surtout par la nature des démarches visant à les préciser. (RA)
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