Résumé :
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Contrairement à une opinion fréquente dans les milieux psychiatriques, les troubles mentaux graves représentent un risque de violence physique envers autrui beaucoup plus élevé que celui de la population générale. La même constatation vaut pour les homicides. L'ensemble de la littérature scientifique des quinze dernières années, consacrée à ce sujet, a été révisée et résumée dans un tableau récapitulatif. Les résultats contradictoires de l'étude Mc Arthur sont également présentés et commentés de façon critique. Un risque plus élevé d'agression physique concerne particulièrement un sous-groupe de patients, ayant l'un ou l'autre les caractéristiques suivantes : antécédents de violence, non-observance de la médication antipsychotique et du suivi, abus d'alcool ou de drogues, pensées ou fantasmes violents, symptomatologie psychotique aiguë et lésions cérébrales. Même si le risque de violence associé aux troubles mentaux graves est plus élevé que celui retrouvé dans la population générale, le nombre absolu des agressions commises par les patients reste faible. De 85 à 97% des agresseurs ne sont pas des malades mentaux. Certains aspects de la désinstitutionnalisation tels le manque de ressources externes et une modification de la loi, traduisant une plus grande préoccupation envers les droits des patients, peuvent entraîner une rupture de soins. En revanche, l'engagement clinique relayé en cas de danger par un cadre légal s'accompagne d'une réduction du risque de violence.
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