Résumé :
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La loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades a posé les fondements d'une véritable alliance entre partenaires du soin, mais la loi ne répond qu'à une partie de la complexité de la relation du patient avec les professionnels. La création des GEM (groupes d'entraide mutuelle) qui s'inscrit dans la continuité des clubs thérapeutiques et de la psychothérapie institutionnelle, va créer des lieux d'échanges et de partages gérés par les patients eux-mêmes. Le malade peut prendre une place de sujet ou d'acteur de ses soins dans une relation d'écoute réciproque avec les soignants qui l'aident. Pourtant cette problématique est complexe et reste traversée par des questionnements contradictoires concernant d'une part le droit objectif (droits du patient, accès aux informations, transparence...), et d'autre part l'efficacité thérapeutique irréductiblement subjective et intersubjective (mise en scène du soin, transfert, effet placebo...). Derrière cette tendance actuelle à rendre acteur le patient, n'y a-t-il pas le risque d'une certaine aliénation pour un modèle culturel prônant l'autonomie, l'individualisme et l'efficacité sociale qui risque de se retourner contre le patient lui-même ? C'est la thèse que défend l'un des auteurs de ce dossier.
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