Résumé :
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L'on oppose souvent -en France, en particulier- le mode de fonctionnement des systèmes de retraite européens à celui du système de retraite des Etats-Unis, les premiers étant qualifiés de "publics", pour l'essentiel, quand le second serait exclusivement un régime par capitalisation. La réalité est cependant plus complexe qu'il n'y paraît, comme le montre ici Charles Du Granrut : le système de retraite américain ne repose pas exclusivement sur la capitalisation et les fonds de pension, loin s'en faut ; les pouvoirs publics y jouent aussi un rôle important. Après avoir présenté les principaux rouages de ce système de retraite américain (sécurité sociale, régimes professionnels, épargne...) et la façon dont il contribue aux revenus des retraités aux Etats-Unis, Charles Du Granrut analyse les grandes tendances d'évolution mises en perspective par un certain nombre de rapports récents. Comme il le souligne, le vieillissement démographique aura sans aucun doute un impact majeur sur le système public de financement des retraites, le fonds de réserve semblant condamné à l'épuisement en l'absence de réforme de son fonctionnement. Et les systèmes complémentaires, en l'état, sont loin de pouvoir compenser les défaillances du fonds de réserve en raison, essentiellement, d'un sous-financement des fonds de pension et du trop faible niveau d'épargne des ménages américains. Tout comme l'Europe, les Etats-Unis risquent donc de connaître d'importants problèmes de financement des retraites dans les prochaines décennies, avec des conséquences potentiellement lourdes sur l'équité entre générations et sur le niveau de vie des personnes âgées. Peut-être pourront-ils y faire face plus facilement grâce à la flexibilité qu'engendre le morcellement du système.
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