Résumé :
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Les personnes atteintes du syndrome de Williams (SW), maladie génétique rare, ont un retard intellectuel, un langage relativement préservé et une personnalité "hypersociable". Les auteurs s'intéressent aux marques de cette hypersociabilité dans les productions langagières : en situation d'interaction collaborative, les enfants atteints du SW sont-ils capables de prendre une place dans l'échange langagier, d'exprimer leurs états mentaux subjectifs et de répondre aux états mentaux exprimés par l'interlocuteur. Le recueil de données a été réalisé avec trois groupes d'enfants appariés (syndrome de Williams, syndrome de Down et groupe témoin). Chaque enfant dans une situation collaborative standardisée avec un enjeu social (un but précis à atteindre) interagit avec sa mère. Les enfants SW ont plus de difficultés à coopérer que les enfants SD ou contrôles : les demandes des mères non réalisées par les enfants sont plus nombreuses dans le groupe SW. En situation d'interaction collaborative, les enfants SW présentent donc un profil unique fait à la fois d'une difficulté à fonctionner dans l'interaction et d'une facilité à exprimer des états mentaux concernant les sentiments ou les émotions.
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