Résumé :
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Dans le champ de l'aide à domicile, la mise en oeuvre systématique de l'évaluation du "besoin" d'une personne qui demande de l'aide paraît avant tout une invalidation de la personne dans le regard et le jugement qu'elle peut porter sur elle-même. Avant d'être un processus technique, plus ou moins scientifique, l'évaluation et les outils d'évaluation sont donc l'expression d'un rapport de forces. L'arrivée, en 1997, dans le champ de l'aide à domicile, de l'outil AGGIR, outil non validé et imposé par le pouvoir politique avec la complicité des gériatres, a renforcé ce pouvoir de domination des experts sur la vie des gens qui vieillissent mal. Les outils d'évaluation contribuent donc un peu plus, sous couvert d'expertise "scientifique et objective", à déposséder du peu de vie qui leur reste des gens qui ont le malheur d'être fragiles en vieillissant.
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