Résumé :
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Dans une des régions rurales du Mali, l'épilepsie, maladie chronique et invalidante, constitue un véritable problème de santé publique. Une étude anthropologique a été consacrée à l'analyse des représentations et des pratiques relatives à cette maladie, en milieu rural bambara. En langue vernaculaire bambara, le terme kirikirimasien correspond à la forme généralisée de la crise d'épilepsie. Cette forme objectivée de désignation admet cependant un certain nombre d'autres dénominations qui participent à des configurations interprétatives diversifiées, au sujet de cette maladie. Au-delà des mots, appréhendés dans leur signification instrumentale par rapport à l'ensemble du contexte de la maladie, il existe en effet un langage, qui obéit à certains principes d'élaboration et d'énonciation. La description et l'évitement sont deux principes qui président à la nomination de l'épilepsie. Leur coexistence au sein des formes langagières relatives à cette affection renvoient à une distinction fondamentale -entre maladie et malade- que le savoir populaire révèle avec d'autant plus d'acuité qu'il repose sur une forme d'expression orale. Cet article est suivi du commentaire de Michel BALDY-MOULINIER : "L'intérêt d'une approche anthropologique des épilepsies".
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