Résumé :
|
La figure de l'engagement bénévole lie de manière indissociable don de soi et désintéressement. Cette image dominante bute toutefois sur les discours nuancés et les pratiques sélectives des bénévoles interrogés et observés in situ. En réalité, les modalités d'engagement sont soumises à un critère d'utilité : substitut au travail ou démarche de responsabilisation. Les logiques du don s'accompagnent, quant à elles, d'un jugement sur la qualité du pauvre. Activant des conventions du mérite, ces jugements en situation permettent de départager les vrais pauvres des faux nécessiteux. Ils participent surtout de la préservation identitaire des bénévoles face aux pauvres qui, par leurs actes et leurs propos, invalident le statut d'utilité de leur entreprise volontaire.
|