Résumé :
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L'étude présente le devenir, avec un recul de quatre à vingt ans (moyenne onze ans), de 146 cas d'anorexie mentale parmi lesquels 129 ont été retrouvés. L'évaluation a fait l'objet de mesures diversifiées : l'échelle BPRS, HSCL, une liste d'évaluation clinique par l'examinateur (10 items), une auto-évaluation globale par le patient, un entretien clinique. Les résultats ainsi que les facteurs pronostiques y sont discutés. Cette étude fait ressortir l'importance des bons résultats à distance, mais aussi la gravité potentielle de l'anorexie mentale avec le risque de mort et de passage à la chronicité. Il apparaît clairement que l'enjeu majeur de la conduite anorexique demeure les troubles résiduels de la personnalité. Ceux-ci sont dominés par les difficultés d'investissement et l'antagonisme entre l'appétence objectale de ces patients et la protection de leur équilibre narcissique. Ils révèlent a posteriori le sens défensif de la conduite anorexique et sa valeur de réaménagement des relations d'objet. La signification psychopathologique de cette conduite, ses enjeux et les conséquences thérapeutiques sont discutés.
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