Résumé :
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"Une recherche menée à partir de données de l'Education Nationale a permis d'évaluer la population d'élèves handicapés à environ 370 000, 7 % seulement d'entre eux étant scolarisés en milieu ordinaire. Ce chiffre, extrêmement faible, montre le décalage entre le discours social et législatif sur l'intégration et les pratiques réelles. Une étude plus spécifique des enfants présentant une déficience motrice a permis de constater qu'un de ces enfants sur deux est scolarisé en milieu spécialisé. La moitié de ces enfants non intégrés se révèle cependant autonome du point de vue de ses capacités de déplacement. Si les capacités d'apprentissage ou les nécessités d'un environnement médico-social peuvent être avancées pour expliquer cette situation, il est légitime de s'interroger sur les capacités d'intégration des établissements ordinaires, et leur accessibilité (au sens large). Les barrières qui subsistent sont ici matérielles (architecturales et autres) mais aussi, et peut-être surtout, psychosociologiques." Les auteurs, en étudiant la répartition des enfants dans les structures d'enseignement, montrent qu'à déficience ou incapacité égales, la trajectoire sociale du sujet diffère à tel point, que le désavantage social (c'est-à-dire le handicap selon la classification internationale des handicaps) est très différent d'un sujet à l'autre. Le fait d'être scolarisé en milieu spécialisé ne s'explique pas uniquement par la gravité de la déficience, mais aussi par l'environnement social.
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