Résumé :
|
Un rappel de la définition de la cécité admise au début du XIXè, suivi d'un exposé de la situation administrative des Quinze-Vingts (auquel est alors rattaché l'Institut des Jeunes Aveugles), puis d'une description détaillée de l'échantillon de population étudié, en constituent la première partie. Sont ensuite décrites et analysées les principales causes de cécité incriminées dans 212 dossiers d'aveugles comportant des renseignements de type épidémiologiques. Malgré les difficultés inhérentes à ce genre d'entreprise, l'auteur a essayé de comprendre quelles maladies connues connues de nos jours - mais voilées par des représentations désuetes étaient mises en cause dans les dossiers étudiés. Enfin l'étude des causes d'une infirmité aux conséquences socio-économiques aussi dramatiques à l'époque, ne pouvant se limiter à une analyse du discours strictement médical, ce travail accorde une large part à l'examen des conditions sociales favorables à l'apparition de la cécité : misère et promiscuité, malnutrition, conditions de travail insécures... En dernière partie sont abordés les traitements des affections oculaires décrites précedemment : traitements éclectiques proposés par la médecine et la chirurgie savante, opérations abusives pratiquées par les oculistes ambulants, recours à la médecine traditionnelle et aux pélerinages -thérapeutiques aussi variées qu'incertaines, dont le coût intervient dans l'inexorable processus de paupérisation des victimes de la cécité.
|