Résumé :
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Ce dossier nous présente les diverses démarches thérapeutiques des équipes de psychothérapeutes qui s'occupent du problème de l'inceste considéré depuis peude temps comme l'"inceste-acte commis" et non comme l'"inceste fantasme". "P. SABOURIN, T. BASTIN, B. VAN LUYN, H. VERGOUWEN, D. et L. EVERSTINE se situent, chacun en des points différents d'un axe allant de la position thérapeutique "pure" à la position de protection communautaire "dure", et ce, en tenant compte de leurs différentes cultures d'origine (française, belge, hollandaise, américaine...). La pluridisciplinarité d'une équipe d'intervention dilue pour certains (BASTIN, BARUDY, CRABBE) les risques d'un positionnement trop exclusivement moralisateur et permet le soutien de chaque intervenant par une réflexion menée en équipe. Ce modèle n'est pas sans dangers lui aussi : F. CRABBE met en évidence les risques potentiels pouvant surgir de la rencontre d'une famille et d'une équipe lorsqu'apparaissent des résonances entre la structure peu différenciée de la famille et celle de l'équipe. G.H. SIMONIS, seul juriste parmi les auteurs des présents articles, nous rappelle l'importance d'une collaboration active entre juristes et psychiatres... Le thérapeute traitant une famille à inceste, donc à secrets, doit pouvoir être sensible au non-dit, au non-verbal et donc à toute communication analogique, sans pour autant devenir lui-même muet. P. SABOURIN nous en donne un intéressant exemple... H. SCHROD et P. IGODT présentent chacun une forme de bilan, l'une de ce qu'il advient (dans le cadre de la thérapie) chez des anciennes victimes d'inceste, le second de l'opportunité - après une expérience de plusieurs années - de travailler avec les familles plutôt qu'avec les individus. J. BARUDY enfin, nous ramène à nous-même, à nos cartes, à nos constructions de "réalité", avec ces familles".
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