Résumé :
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Dans une société dominée par l'image, les rituels autour de la mort se sont récemment transformés. Dans les maternités, les mères au cours des années quatre-vintgt-dix ont été incitées à regarder leur enfant mort, alors qu'auparavant le corps était escamoté, le cadavre enlevé. Loin d'être observée seulement dans l'Hexagone, cette tendance, inaugurée dans les pays anglo-saxons, s'est rapidement imposée dans les pays occidentaux. Comment s'est opérée cette mutation ? Y a-t-il un corpus théorique sur lequel reposent ces nouveaux rituels ? L'enquête de la sociologue Dominique Memmi révèle bien des surprises. Au lieu d'être validés par des études, ces changements se sont imposés sans preuves cliniques. Comment alors expliquer cette diffusion aussi rapide chez les professionnels ? Elle serait le résultat d'un psychologisme qui a détrôné la psychanalyse, alliée en la circonstance avec ce que l'auteure désigne "en attendant mieux" un corporéisme. Au-delà de ce "cas de figure" se profile une biologisation des identités sociales, une réflexion sur l'incarnation qui seront au cur d'un prochain ouvrage.
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