Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS mGAR0xml. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Au moyen d'une lecture critique et approfondie des pratiques quotidiennes des gestionnaires de soins à domiciles au Canada et en Islande, nous montrons que les politiques néolibérales contemporaines qui cherchent à améliorer l'efficience du système de santé portent atteinte à la souplesse qui permettait auparavant d'offrir des soins à domicile aux personnes âgées en respectant leurs besoins particuliers. Méthode : Nous avons utilisé une étude de cas au Canada et une autre en Islande pour mener une analyse ethnométhodologique de l'exécution des évaluations des besoins des personnes âgées qui requièrent des soins à domicile, une tâche effectuée en grande partie par des femmes. Résultats : L'interprétation des données montre qu'il existe à la fois des stratégies individuelles et collectives pour la prestation des soins à domicile et dans la communauté. Nous démontrons que ces stratégies ont pour effet de diminuer la résistance à de nouveaux transferts de responsabilité vers les particuliers en matière de soins. Les impératifs professionnels s'avèrent efficaces pour réparer, et même prolonger, les effets de la responsabilisation. Discussion : Dans cet article, nous explorons les effets de diverses stratégies employées par les organismes de soins de santé pour orienter l'évolution de l'environnement de prestation des soins et pour s'y adapter. Nous montrons par des exemples que les politiques organisationnelles et les pratiques professionnelles sexospécifiques appuient des intérêts politiques plus vastes, axés sur la gestion du rendement et l'efficience, et que ce faisant, elles affermissent les effets de l'individualisation au détriment d'une riposte collective et mobilisée au vieillissement, à la pauvreté, à la maladie et à l'isolement.
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