Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9R0xIAp8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Évaluer les issues du traitement antirétroviral (ART) chez des adolescents et des jeunes vivant en Haïti, pays victime d'une épidémie généralisée de VIH-1. Méthodes : On a effectué une évaluation de la survie, du taux d'acide ribonucléique (ARN) VIH-1 plasmatique et des schémas de pharmacorésistance du VIH-1 après 12 mois de traitement ART chez des jeunes individus de 13 à 25 ans atteints de sida, accueillis dans un dispensaire de Port-au-Prince entre le 1er mars 2003 et le 31 décembre 2005. Les sujets de l'étude ont reçu des antirétroviraux conformément aux recommandations de l'OMS. On a utilisé une analyse de Kaplan-Meier pour estimer les probabilités de survie et les intervalles de confiance à 95% (IC) correspondants pour la période allant du début du traitement ART au décès des sujets. Résultats : Sur les 146 malades, 96 (66%) étaient des femmes ; la valeur médiane de référence pour la numération des lymphocytes CD4+était de 129 cellules/ml. L'analyse de Kaplan-Meier a montré que 13% des malades étaient décédés au bout de 12 mois, 17% au bout de 24 mois et 20% au bout de 36 mois. On a relevé une concentration d'ARN VIH-1 plasmatique>=50 copies/ml chez 40 malades sur 79 (51%), 12 mois après le début du traitement, en association avec une mauvaise observance thérapeutique. Chez 29 malades présentant plus de 1000 copies/ml au bout de 12 mois, on a détecté des mutations de résistance aux inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse (NNRTI) dans 23 cas (79%) ; à la fois aux NNRTI et à la lamivudine dans 21 cas (72%) ; et aux NNRTI, à la lamivudine et à des inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse dans 10 cas (35%). Cent six participants ont rapporté avoir eu des rapports sexuels non protégés et 35 des 96 femmes (36%) étaient enceintes pendant le suivi. Conclusion : Les adolescents et les jeunes atteints de sida qui reçoivent un traitement ART courent un risque d'échec virologique et de progression de la maladie et peuvent donc transmettre le VIH-1 à leurs partenaires sexuels et le cas échéant à leur enfant à naître. Il est urgent de disposer de stratégies permettant de cibler les besoins spécifiques de cette tranche d'âges.
|