Résumé :
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Centres et locaux de rétention, centres d'accueil pour demandeurs d'asile, zones d'attente, prisons
En France, comme ailleurs en Europe, la mise à l'écart des étrangers dans des lieux d'enfermement ou de résidence provisoires est devenue de plus en plus courante. Quelle est la vie réelle de ces lieux qui sont à la fois des espaces de relégation et des espaces transitoires de la circulation ? Quelles frontières physiques, symboliques et morales se (re)configurent à travers ces dispositifs de gestion des étrangers "indésirables" ? Les auteurs de cet ouvrage - anthropologues, sociologues, historiens, politistes - proposent une série d'études empiriques qui apportent de nouvelles données sur une réalité difficile d'accès. Leurs enquêtes s'interrogent sur les enjeux politiques du confinement, mais aussi sur son traitement institutionnel et ses modalités concrètes dans les pays européens. Elles proposent une réflexion sur la réalité de nos pratiques migratoires en partant des nouveaux espaces qu'elle crée et de la situation vécue par ceux qui y transitent. Cette constellation de zones, de centres, de structures d'hébergement sont des noeuds dans des trajets d'exil de plus en plus compliqués et ambigus. Le quotidien de l'attente, de la détention et de l'expulsion des étrangers doit en effet être resitué plus largement dans des itinéraires et les expériences de vie qui sont le plus souvent méconnus, parce que ceux qui les font restent tenus à distance. Au-delà de l'enfermement, les dispositifs de gestion orchestrent une expérience de relégation - hors d'une communauté - et d'emprise intime de l'État - sur des non-citoyens - en engageant de nouveaux modes d'être. Quelles conditions d'existence ces nouvelles façons de gouverner produisent-elles dans le contexte global dans lequel nous vivons ? Comment se repose la question de l'identité, de l'identification et des valeurs ?
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