Résumé :
|
Il y a plusieurs mois, le président de la République a déclaré vouloir " attaquer " le dossier de la dépendance. Cette actualité ne pouvait manquer d'intéresser les étudiants du master " droit de la santé " et le Centre de droit privé et de sciences criminelle auquel est attaché ce cursus au plan de la recherche. Pourtant les aspects juridiques, avec la création envisagée d'une cinquième branche de la Sécurité sociale, avec les droits des personnes dépendantes non seulement dans l'accès aux soins ou services, mais dans le respect de leur dignité d'être humain, étaient réducteurs. De quel dépendance s'agit-il d'ailleurs : d'une dépendance à une chose : drogue, médicaments, jeux, mais aussi sur le plan matériel, dépendance liée à l'usage d'un fauteuil roulant, de béquilles ? d'une dépendance à une personne : un être aimé, Proust le dit : aimer, c'est se perdre, mais aussi l'aide-soignante qui permet d'accomplir les gestes de la vie courante, la voisine qui fait les courses pour la personne qui ne peut se déplacer
dépendance économique bien sûr, lorsque pour vivre (ou survivre !) la personne a besoin d'aides financières venant de proches ou de tiers ; d'une dépendance initiée par l'individu et que se trouverait ensuit " piégé " la dépendance - addiction ? D'une dépendance accidentelle ou liée à l'âge ou encore résultant d'un handicap et qui serait subi par l'individu, la dépendance-perte d'autonomie ? Il a été choisi une approche globale qui tente de transcender les frontières, puisqu'en toute hypothèse il y a atteinte à l'autonomie, au libre arbitre du sujet, ce qui en fait une personne vulnérable qui doit être protégée et accompagnée. Ainsi, la dépendance est clairement une question de santé publique et de politique publique s'agissant notamment de la prise en charge : doit-on abandonner la segmentation des risques (accident, âge, handicap) ? Jusqu'à quel point maintenir la solidarité et la mutualisation du risque " dépendance ", et avec quelle ressource ?
|