Résumé :
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Cet article sinscrit dans le prolongement des travaux actuels sur les dynamiques de recomposition de lintervention de lÉtat en matière de régulation des marchés de travail. Centré sur les activités dites de « médiation sociale », il montre quaprès avoir organisé le champ du travail social en professions institutionnalisées les pouvoirs publics, par la délivrance de contrats de travail temporaires, misent implicitement sur la capacité des travailleurs à créer et consolider leurs activités par eux-mêmes. Ce mouvement de stabilisation, retracé dans cet article, se distingue de la « professionnalisation » des métiers classiques du travail social. Loin de rechercher une forme dautonomie professionnelle, les médiateurs sancrent au contraire dans des relations de dépendance où ils prennent différentes formes, se rendent malléables et se recomposent suivant les exigences de leurs interlocuteurs. Cet article se propose de bâtir un cadre conceptuel destiné à rendre compte de dynamiques de plasticité et de malléabilité, et non de fermeture et de clôture. Cest dans cette perspective quil importe des concepts issus de la sociologie des formes dactions réciproques de Simmel, de la sociologie économique et de la sociologie des organisations. Ce faisant, il apporte une contribution aux réflexions actuelles sur les théorisations sociologiques permettant de rendre compte des activités de travail encadrées par lÉtat et paradoxalement malléables. (R.A.)
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