Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS rR0xBCCB. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Recenser les symptômes douloureux musculosquelettiques et leur localisation (membre supérieur, rachis, membre inférieur) et analyser les facteurs de risques professionnels et psychosociaux associés aux douleurs déclarées par les viticulteurs. Apprécier les conséquences sur la réalisation ou non du travail habituel, en vue de promouvoir des actions de prévention adaptées dans ce secteur. Méthodes. Enquête réalisée par voie postale auprès de 17 069 viticulteurs français exploitants et salariés de sept terroirs régionaux et affiliés à la mutualité sociale agricole (MSA), au moyen d'un autoquestionnaire comportant trois parties. Une partie administrative, morphologique et professionnelle, une partie constituée du questionnaire standardisé scandinave (repérage des pathologies musculosquelettiques), et la dernière partie, le questionnaire standardisé de Siegrist (modèle du déséquilibre efforts-récompenses). Résultats. Le taux de participation a été de 23,6%. La quasi-totalité des viticulteurs (96,4%) déclarait travailler avec un sécateur (manuel : 34,2% ; assisté : 47,6% ; les deux : 18,2%). Plus de 90% des sujets mentionnaient une douleur au cours des 12 derniers mois et la moitié d'entre eux jugeait que celle-ci les avait empêchés de travailler. Les localisations les plus fréquentes étaient le bas du dos et le poignet-main. Près des deux tiers des sujets ont consulté un médecin (arrêt de travail : 34,8% ; traitement : 87,3% ; déclaration en maladie professionnelle : 13,7%). Parmi les 13 tâches identifiées dans la vigne, les sujets en réalisaient en moyenne huit. Plus de 10% des sujets présentaient un profil de Siegrist déséquilibré, davantage les exploitants que les salariés et davantage les hommes que les femmes. Ce déséquilibre était associé à l'existence de douleurs et aussi à des répercussions sur la réalisation du travail. Conclusion. Cette enquête est la première à être réalisée auprès d'un vaste échantillon de viticulteurs français. Elle permet de confirmer l'importance des troubles musculosquelettiques et leur association avec le travail de la vigne, mais aussi la relation statistique forte avec les facteurs psychosociaux au travail (dés-équilibre efforts-récompenses et surinvestissement personnel).
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