Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS mlR0xpFm. Diffusion soumise à autorisation]. But de l'étude. L'utilisation de munitions à l'uranium appauvri dans les centres d'expérimentation ou durant un conflit peut conduire à un risque de contamination localisée de l'environnement. La surveillance des sites concernés est dans ce contexte indispensable, sur la base d'indicateurs radiologiques. A défaut d'effectuer des analyses sur des végétaux souvent en quantité insuffisante, le dosage des isotopes de l'uranium dans un sol est un bon moyen pour suivre l'évolution d'une contamination par l'uranium appauvri, à condition de disposer d'une méthode adaptée. Méthode. La technique utilisée par notre laboratoire est la spectrométrie alpha après traitement chimique et l'étude du rapport 234U/238U, différent entre un uranium naturel et un uranium appauvri. Une étude menée au laboratoire démontre que l'uranium appauvri déposé sur un sol est solubilisé et migre en profondeur à une vitesse d'environ 20 cm par an. Une pollution des nappes phréatiques ne peut de ce fait être exclue, et la mesure de l'indice de radioactivité alpha globale en équivalent uranium 238 ou plutonium 239 de ces eaux constitue un bon indicateur de surveillance. La technique mise en oeuvre nécessite au préalable d'évaluer le facteur f d'auto-absorption des particules alpha, qui dépend lui-même de la masse m de résidus d'évaporation. Cet article décrit un protocole simple d'évaluation de cette relation, du type f=0,0253x m+1,2813 avec une incertitude de 11%. Conclusion. La surveillance d'un site susceptible d'être contaminé par de l'uranium appauvri est nécessaire pour prévenir un risque de contamination chronique des populations vivant sur ou près de ces sites. Parmi les bio-indicateurs, les végétaux sont certainement les plus adaptés, mais leur abondance n'est pas assurée sur tous les sites pour une mesure à bas niveau. Ainsi, le dosage spécifique des isotopes de l'uranium dans les sols est un bon moyen pour suivre l'évolution d'une éventuelle contamination, à condition de disposer d'une technique adaptée. C'est le cas du laboratoire du SPRA qui sépare chimiquement les isotopes de l'uranium des autres constituants de la matrice puis réalise in fine une spectrométrie alpha. Cette technique est longue, mais préférable à la spectrométrie gamma qui nécessite des détecteurs très sophistiqués. Les différents paramètres "qualité" (rendements et limites de détection de chacun des isotopes de l'uranium) de cette méthode ont été validés et sont présentés dans cet article. Comme en témoigne le résultat de notre étude, l'uranium migre dans les sols et peut atteindre, à plus ou moins long terme, les nappes phréatiques. Le suivi de l'indice de radioactivité alpha dans les eaux est alors un bon indicateur du niveau de pollution éventuelle par les émetteurs alpha et en particulier par l'uranium. La technique nécessite toutefois d'avoir établi au préalable le facteur de correction de l'auto-absorption dont le principe de détermination a été proposé.
|