Résumé :
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Les dispositifs de surveillance sont devenus un des principaux modes d'action publique vis-à-vis des risques sanitaires environnementaux. Leur fonctionnement repose souvent sur la coopération entre des acteurs aux intérêts contradictoires. Cet article analyse les modalités de cette coopération lorsque ni la coercition, ni les incitations ne suffisent à l'assurer. L'étude du suivi d'un virus attaquant des cultures agricoles met en évidence l'existence d'arrangement par rapport aux cadres formels de la surveillance. Ces arrangements, qui rendent possible la circulation de l'information sanitaire, sont favorisés par l'activité d'acteurs - qualifiés de "médiateurs de la surveillance" - qui, grâce à un ancrage local durable et des compétences techniques, articulent différents mondes sociaux. L'article montre ainsi la nécessité de prendre en compte la nature politique des données recueillies au cours des activités de surveillance et d'étudier en détail les traductions multiples dont elles font l'objet et qui sont les conditions de leur recueil.
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