Résumé :
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L'affirmation du principe d'égalité est traditionnellement en droit français, et c'est dans ce cadre que la lutte contre les discriminations a pris une dimension nouvelle depuis la loi du 30 décembre 2006. Or, si discriminer c'est traiter différemment les individus, l'univers de la santé présente un double visage qui ne se prête pas à une appréhension simple et manichéenne. D'un côté le principe de non-discrimination interdit d'apporter des soins différenciés aux différentes catégories d'usagers du système de santé ; de l'autre, l'organisation rationnelle de la prévention et de la dispensation des soins implique la capacité de discriminer. De toute évidence, le principe de non-discrimination ne peut-être analysé de façon purement juridique et matérielle. En effet, c'est une notion en partie métajuridique, commandée par des critères d'ordre idéologique et culturel : preuve en est qu'il n'exclut toutes les discriminations, mais interdit seulement les discriminations injustifiées. Car soigner n'est-ce pas, au fond, discriminer ? On ne soigne pas indifféremment les patients selon l'âge, leur robustesse, leur sexe, leur mode de vie ou leurs antécédents. D'où la faveur récente pour les " affirmative actions ". La déontologie hippocratique contenait déjà les termes d'une discrimination positive en exigeant des médecins qu'ils soignent gratuitement les indigents ; malgré cela, nombre de discriminations négatives subsistent encore dans le domaine de la santé, qu'elles résultent des inégalités fondées sur le type de couverture maladie et de protection sociale ou de la situation économique des malades. Aux inégalités entre usagers de santé pour l'accès à la médecin curative, s'ajoutent les discriminations pour l'accès à la médecine génétique, comme par exemple l'AMP. De même que des discriminations peuvent frapper demandeurs d'emploi, salariés et assurés en fonction de leur état de santé ou de leur handicap. Enfin, à ces inégalités se superposent, hélas et sans surprise, celles qui existent entre les différents Etats et zones géographiques en défaveur notamment des pays en voie de développement. Cet ouvrage de réflexion invite le lecteur à prendre connaissance des travaux des quatorze intervenants qui ont participé à cette journée d'études.
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