Résumé :
|
Le formaldéhyde est l'un des polluants majeurs de l'air intérieur. Irritant pour les voies respiratoires, classé cancérogène certain chez l'homme par le Centre international de recherche sur le cancer, il est systématiquement présent dans l'air des espaces clos. Son impact sanitaire en population générale, en lien avec les expositions par inhalation, reste toutefois difficile à déterminer malgré un large corpus de connaissances. Dans le cadre d'une saisine de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, une évaluation quantitative des risques pour la santé a été conduite. D'une part, des situations d'exposition aiguë dans le contexte d'utilisation de produits de grande consommation ont été étudiées. D'autre part, les expositions chroniques dans les principaux lieux fréquentés régulièrement par la population française ont été considérées. Plusieurs valeurs toxicologiques de référence (VTR) ont été utilisées, dès lors qu'elles ont été considérées de bonne qualité, ce qui a conduit à proposer des intervalles de quotients de danger. Pour presque tous les produits de consommation, testés dans des conditions standard d'utilisation, les concentrations inhalées sont inférieures aux VTR disponibles pour des expositions aiguës et protégeant des irritations oculaires et nasales. Toutefois, pour trois produits d'usage courant, les VTR ont été atteintes ou dépassées ; l'apparition d'irritations après utilisation n'est donc pas à exclure. Dans un contexte d'exposition chronique au formaldéhyde, les expositions dans le logement conduisent à un dépassement des VTR chroniques protégeant des irritations oculaires et nasales. L'analyse de la relation dose-effet chez l'homme conduit à envisager la survenue de telles irritations, sans pouvoir pour autant en quantifier la fréquence et la sévérité. Par ailleurs, le risque pour la population générale de développer un cancer du nasopharynx suite à l'inhalation de formaldéhyde seul semble négligeable en l'état actuel des niveaux de concentration dans l'air.
|