Résumé :
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L'atmosphère est le réservoir d'une multitude de polluants d'origine naturelle et anthropique. Depuis les années 1930, et notamment suite à plusieurs épisodes de pollution ayant eu des conséquences sanitaires importantes, les recherches épidémiologiques et expérimentales concernant les effets sanitaires des substances polluantes émises dans l'atmosphère sont généralement convergentes : la pollution atmosphérique à court et long terme est associée à la recrudescence de pathologies respiratoires et cardiovasculaires. Elle peut en être le facteur aggravant et pourrait parfois intervenir dans leur déclenchement. Par ailleurs, une réduction même modeste des niveaux ambiants de pollution atmosphérique peut avoir un impact non négligeable sur la santé publique en termes de morbidité et de mortalité de cause cardiaque ou respiratoire. Depuis les années 1980, la nature et l'échelle de la pollution ont changé, passant d'une pollution acidoparticulaire à une pollution photo-oxydante capable de se déplacer sur de longues distances. Au niveau européen, les avancées technologiques, la législation à laquelle sont soumis le secteur industriel et celui des transports ont permis une réduction des émissions polluantes, malgré un accroissement important de la demande énergétique et du parc automobile. Cependant, ces efforts doivent être poursuivis car l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique ne doit pas être sous-estimé, même si ces risques paraissent moins importants que ceux liés au tabagisme, à la pollution intérieure des locaux, ou à d'autres facteurs de risque cardiovasculaires. En effet, si sur ces derniers facteurs, une intervention individuelle peut efficacement compléter les actions de prévention, en revanche l'exposition aux polluants atmosphériques est ubiquitaire et les individus n'ont sur elle quasiment aucun contrôle. (R.A.)
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