Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS qmJlER0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Dresser un rapport sur les inégalités socioéconomiques face à la malnutrition infantile dans le monde en développement, fournir des preuves d'une association entre ces inégalités et le niveau moyen de malnutrition et attirer l'attention sur les différents schémas d'inégalités socioéconomiques en matière de malnutrition. Méthodes : On a mesuré le retard de croissance et l'émaciation en utilisant les nouvelles normes OMS de croissance de l'enfant. On a estimé le statut socioéconomique par analyse des composantes principales en considérant une série de biens ménagers et de conditions de vie. On a mesuré les inégalités socioéconomiques avec un indice de concentration non conventionnel, évitant les problèmes de dépendance vis-à-vis du niveau moyen de malnutrition. Résultats : Dans presque tous les pays étudiés, le retard de croissance et l'émaciation touchaient de manière disproportionnée la population pauvre. Cependant, les inégalités socioéconomiques en matière de retard de croissance étaient limitées et n'étaient pas significatives dans un tiers des pays. Après correction pour la dépendance à l'égard de la malnutrition moyenne par l'indice de concentration, on n'a constaté aucune association claire entre retard de croissance moyen et inégalités socioéconomiques. Ces dernières obéissaient à différents schémas, désignés par les termes : privation massive, en attente de bénéficier de l'effet d'écoulement et exclusion. Même si l'on obtenait des valeurs plus élevées des niveaux moyens de malnutrition avec les nouvelles normes OMS, les estimations des inégalités socioéconomiques restaient dans une large mesure inchangées avec le passage aux nouvelles normes de croissance. Conclusion : Dans l'ensemble du monde en développement, il existe des inégalités socioéconomiques face à la malnutrition infantile qui ne sont pas liées au taux de malnutrition moyen. L'échec dans la réduction de ces inégalités est source d'injustice sociale. En outre, faire baisser le taux global de malnutrition ne permet pas nécessairement de réduire ces inégalités. Les politiques doivent donc prendre en compte la distribution de la malnutrition infantile parmi l'ensemble des groupes socioéconomiques.
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