Résumé :
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La démocratie traverse une crise. Très marqué par l'impuissance du président Albert Lebrun en 1940 et par l'effondrement rapide des institutions de la IIIe République, Charles De Gaulle souhaitait garantir la continuité de l'Etat contre les aléas de la vie politique et des événements internationaux. Plus tard la cohabitation montrera que le chef de l'Etat peut rester en fonctions malgré un désaveu populaire. En 1962, l'idée d'élire, de plus, le président au suffrage universel direct, et non plus de le désigner par un collège de grands électeurs, devait raviver le débat institutionnel. Les institutions de la Ve République sont le produit des circonstances (crise algérienne) et de la pensée d'un homme marqué par une vision transcendantale de la France. Comment concilier représentation du peuple et stabilité du pouvoir ? Aucune réponse simple ne peut-être donnée à ces interrogations. Tous les successeurs du général De Gaulle, y compris Mitterrand, se sont accommodés du régime. Et le premier ministre socialiste Lionel Jospin, en inversant le calendrier électoral en 2002, les législatives suivant la présidentielle, a confirmé la prééminence institutionnelle du chef de l'Etat. Toutefois aujourd'hui les institutions de la Ve République font l'objet de critiques renouvelées. Ses détracteurs estiment qu'elle n'a retenu des régimes présidentiel et parlementaire que leurs défauts. Elle instaurerait notamment un pouvoir personnel irresponsable, hors d'atteinte des élus de la nation. Qu'elle ait été révisée dix-neuf fois est peut-être le signe d'une insatisfaction grandissante. André Bellon, qui fut député socialiste de 1981 à 1993, estime, qu'il est temps de réhabiliter le régime parlementaire. Il considère que l'élection du président au suffrage universel direct favorise la personnalisation des débats, contribue à leur pauvreté, et légitime la dérive autoritaire des institutions.
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